NATCHEZ - "Revival" 2022


Après le "Live at Nancy Web TV" de 2018 sur le label Brennus Music auréolé d'une solide version du "Free Bird" de Skynyrd, Natchez ne s’est pas reposé sur ses lauriers pendant le confinement pour nous mettre sur pied une petite merveille nommée Revival. Son splendide packaging rappelle le verso de la pochette du Dickey Betts & Great Southern - "The Collectors # ", datant de 2002, pour célébrer 35 ans de carrière, toujours sur le label Brennus Music : onze titres, dont deux reprises plus un titre bonus, avec en apport un nouveau bassiste en la personne de Alain Gaillet à la place de l'emblématique André Dufour. Tout frappe fort et juste chez Natchez en ce qui concerne le son du sud, admirablement produit, avec une nette attitude salvatrice bien dans l'esprit « Southern Rock » dans le chant de Thierry Aeschbach panachant Anglais-Français dans les vocaux. La guitare de Emmanuel Aeschbach, d’où fusent des petits solos très incisifs, superbes dans leur mise en place de temps à autre harmonisée, est fort belle. L'album s'ouvre par "Can't Stop Rockin ' " à la Skynyrd attitude, puis vient un hommage à Johnny Winter avec une fidèle version du "Rock'N'Roll Hoochie Koo" de Rick Derringer, du pur jus Natchez avec les titres "Poker" avec une guitare bien lyrique, "Tout ira Bien" avec un piano qui donne une autre dimension au groupe. Le moment fort de l'album, qui ravit le système auditif et donne une forte envie de « replay », avec ses sublimes harmonisations sur le guilleret "Rock and roll village", Southern Country Rock plus dans la verve The Outlaws, Marshall Tucker Band ou Dickey Betts Great Southern que Skynyrd, Hatchett ou Blackfoot. Ça continue de plus belle avec le « Southern Boogie » "Little Piece Of Dixie" signé Charlie Starr de Blackberry Smoke, du qui galope et qui cavale un max sur "Somewhere Anywhere" et "Keep on Movin" pour aboutir au bonus de "Poker/version alternative" avec les douces effluves d'orgue d'Alain Bournel du Peter Alexander Band. Ce Revival montre à quel point étonnant de perfection en est arrivé Natchez, en plus la relève est assurée par les lardons Tom Aeschbach/guitare et Léna Aeschbach/vocals, présents sur l'album, « What Else ? ».

Jacques Dersigny